mercredi 5 juillet 2017

Panier de mangas pour les vacances

Aujourd'hui, un petit bilan sur quelques mangas lus récemment. Il ne s'agit pas nécessairement des dernières nouveautés (certains sont même assez anciens), mais la plupart méritent un coup d’œil, voire plus si affinité.




Le dernier envol du Papillon (Kan Takahama- Glénat - One Shot)

Ce beau seinen a pour cadre Maruyama, quartier des plaisirs de Nagasaki. Dans cette ville singulière, sujette aux tensions qui marquent la fin d'Edo (l'intrigue débute manifestement après l'arrivée des Kurofune et s'achève après la guerre de Boshin), nous suivons Kicho, courtisane de luxe dont se révèlent peu à peu la générosité et l'abnégation. Son destin tragique reflète celui de toutes ces femmes adulées et prisonnières dont les services se monnayaient fort cher dans les bordels des grandes villes. Tout en retenue, empreint de cette touchante mélancolie que les Japonais appellent mono no aware, le propos et le dessin confèrent aux courtisanes force et dignité.



Reine d'Egypte (Chie Inudô - Ki-oon - 2 tomes parus en France)

Pour être sincère, je trouve la couverture de Reine d'Egypte un peu tape-à-l'oeil et les yeux démesurés d'Hatchepsout ont failli me faire fuir. Chihayafuru m'ayant fait le même effet il y a quelques années, j'ai appris qu'il est parfois bon d'aller au-delà de l'impression laissée par la couverture. C'est bien le cas ici : cette princesse qui ne veut pas se laisser enfermer dans son rôle de femme m'est bien vite devenue sympathique et le voyage dans l'Egypte ancienne est plutôt réussi. Je pense donc poursuivre la série, dont le rythme de publication paraît d'ailleurs peu soutenu.



Chiisakobé (Minetarô Mochizuki - Lezard Noir - 4 tomes)

Chiisakobé, c'est d'abord un dessin limpide, épuré, avec des cadrages surprenants et expressifs. On découvre ensuite des personnages attachants, émouvants, énigmatiques dans leur façon d'agir, de parler ou plutôt de ne pas parler. Car Chiisakobé est un manga taiseux : les paroles y sont rares et essentielles, l'image exprimant tout ce que les mots taisent. Quant à l'histoire, c'est celle d'une famille qui se constitue, de jeunes gens qui s'accomplissent, d'une entreprise qui se reconstruit et d'enfants qui trouvent un foyer. L'ensemble est assez lumineux et rappelle en cela Anjin-san, une autre publication du Lézard noir, sans avoir toutefois la même aura.



Maki, Rumi et Chii, ma vie de famille (Osamu Tezuka - Black Box - One shot)

Osamu Tezuka nous donne ici un aperçu de sa vie de père de famille, flanqué de trois marmots au caractère bien affirmé (comme celui de leur maman). C'est drôle, sympathique et délicieusement vintage.



Sans aller à l'école, je suis devenu mangaka (Shôichi Tanazono - Akata - One shot)

Voilà l'histoire autobiographique et très émouvante d'un jeune garçon atteint d'une insurmontable phobie scolaire. C'est grâce au dessin et à une rencontre salvatrice avec Akira Toriyama (Dragon Ball) que le garçon va pouvoir renouer avec une estime de soi et une vie sociale "normales". J'ai été très touchée par cette histoire, cette fragilité et cette volonté de montrer qu'un chemin est toujours possible.



Gon (Masashi Tanaka - réédition chez Pika - 7 tomes)

Voilà un manga sans une ligne de texte (sauf le bonus final), qui oblige donc à un décryptage plus approfondi de l'image. Pour moi qui ai souvent l'impression de lire trop vite et de ne pas accorder au dessin toute l'attention qu'il mérite, c'est un bon exercice. Gon est un petit dinosaure peu commode à la force prodigieuse. Ses rapports avec les autres animaux (lions, castors, aigles, ours...) vont de l'affrontement direct à la fraternité en passant par des formes d'imitation / émulation plutôt conflictuelles. C'est assez original, le dessin est dynamique, parfois saisissant, et non dépourvu d'humour. Autant que je puisse en juger à la lecture des deux premiers tomes, c'est plutôt réussi et beaucoup moins enfantin que ne laisse penser la couverture.




Bungo stray dogs  (Kafka Asagiri & Sango Harukawa - Ototo)

Doter des personnages de noms d'écrivains classiques est une idée originale qui m'a fortement incitée à m'intéresser à Bungo stray dogs. Mais j'ai refermé le 1er volume avec un sentiment de "so what ?". Certes le principe est amusant : voir Akutagawa lancer un jutsu "Rashômon" m'a même arraché un franc sourire. Néanmoins, toutes ces références littéraires restent artificiellement plaquées sur une histoire qui n'a strictement rien à voir et qui part sur des bases assez banales. Bref, sans y être définitivement hostile, je ne suis pas sûre d'avoir envie d'investir dans la suite de la série. J'ai tort ?


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. A côté de cela, je reste fidèle à Barakamon, au Chef de Nobunaga, à One Piece, Black Butler et j'en passe. J'attends impatiemment la suite du Disciple de Doraku et désespérément celle de Silver Spoon. それでは、また。

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