mercredi 6 septembre 2017

Etymologie des kanjis : les jours de la semaine

Après les chiffres, je vous propose à nouveau un bref retour sur les kanjis les plus élémentaires, avec les caractères servant à écrire les jours de la semaine.

Commençons par le jour du soleil, le dimanche. L'étymologie de 日 est très simple puisqu'il s'agit d'un kanji pictographique (象形), c'est-à-dire d'une représentation schématisée du soleil, qui a évolué jusqu'à la forme actuelle, comme vous pouvez le voir ici. En temps que clé,日 porte essentiellement le sens de soleil, de lumière et de temps.

Le lundi, jour de la lune, comme dans beaucoup de langues, est lui aussi un kanji pictographique. 月 représente en effet un quartier de lune. En temps que clé,月 porte deux sens bien différents, car il est utilisé à la fois pour つき (lune) et comme forme simplifiée de 肉 (chair), prenant alors le nom de にくづき. A l'origine, d'après le Shin kangorin, les deux traits horizontaux du 月 représentant la lune n'étaient pas reliés au trait vertical sur la droite, alors que les deux traits horizontaux du 月 dérivé de 肉 étaient rattachés des deux côtés. Aujourd'hui, cette nuance s'est estompée, et les deux éléments, 月 et 肉月 sont considérés comme un seul. La clé peut donc avoir le sens de lune ou le sens de chair, corps.

Le mardi est le jour du feu. 火, lui aussi pictographique, représente schématiquement un feu en train de brûler. En tant que clé, 火 peut prendre la forme 灬 lorsqu'elle est placée dans la partie inférieure. On considère qu'il s'agit alors d'une autre clé appelée れんが ou れっか. Le sens de feu, de chose qui brûle ou qui utilise le feu est attaché aux deux clés.

Au mercredi est associée l'eau. 水 représente le courant d'une rivière, initialement composé de cinq traits (un trait au milieu pour le flux principal et 4 petits traits pour des vaguelettes). Dans la graphie actuelle, les deux traits de gauche sont réunis et le dessin s'éloigne un peu de la représentation de la rivière. En tant que clé, 水 retrouve parfois sa graphie en 5 traits avec sa variante 氺(したみず), où les traits latéraux sont détachés de la partie centrale. Ainsi dans 泉, on a bien 4 traits pour la clé, mais dans 求, on en a 5. Néanmoins, la forme la plus courante de la clé reste 氵(さんずい), qui est considérée comme une clé à part, même si elle porte le même sens. On la retrouve par exemple dans tous les noms de poissons.

Le jeudi est le jour du bois/arbre. 木 représente tout simplement un arbre avec ses branches et ses racines. En tant que clé, 木 est utilisé pour tous les arbres, les parties de l'arbre, des choses faites en bois, et pour bien d'autres choses encore. C'est une clé très riche.

Le vendredi est associé à l'or / métal. Cette fois, il ne s'agit pas d'un caractère pictographique. 金 est composé de 土 (la terre), de 八 (les deux points en bas) et de 今. 今 est un élément phonique (en chinois, il se prononce jīn, en japonais きん et こん). Il porte aussi le sens de contenir, garder en son sein. On a donc l'idée de quelque chose (les deux points, comme des paillettes d'or) qui est contenu dans la terre, comme le sont beaucoup de minerais. En tant que clé, 金 est utilisé pour de nombreux métaux et ustensiles en métal.

Terminons avec le samedi, associé à la terre. 土 est un kanji pictographique, mais tout le monde n'est pas d'accord sur l'image représentée. Certains y voit une motte de terre sur le tour d'un potier (ce qui est plus compréhensible dans les graphies anciennes). Le Kanji-gen, en accord avec l'explication traditionnelle, y voit une représentation de tout ce qui naît de la terre, laquelle était jadis déifiée comme source de toute chose. Le Shin Kangorin rejoint cette explication, avec l'idée que le kanji représente un monticule de terre érigé par les hommes en l'honneur de leurs dieux. Cette hypothèse s'appuie sur le fait que 土 est à l'origine du kanji 社, qui signifie (entre autres) temple, sanctuaire. En tant que clé, 土 représente tout ce qui a trait à la terre et à ce qui est fait en terre.

Globalement, ces kanjis fondamentaux posent peu de problème étymologique, contrairement aux chiffres, beaucoup plus conceptuels. Pas besoin de couper les cheveux en quatre pour les comprendre, c'est plutôt reposant, non ? それでは、また。

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