dimanche 23 décembre 2012

Paprika de Satoshi Kon

J'ai découvert Satoshi Kon avec Tokyo Godfathers, ce conte de Noël sombre et burlesque, qui est sans doute son œuvre la plus connue. Séduite par la qualité de cet anime, j'ai vu ensuite Perfect Blue, emprunté à la médiathèque du coin, sans trop savoir de quoi il s'agissait, et en espérant vaguement y retrouver les ingrédients de Tokyo Godfathers. Il s'est avéré que Perfect Blue était un thriller, ce qui tombait plutôt mal, puisque je n'aime pas trop les thrillers (ben oui, je déteste avoir peur). Néanmoins, sans avoir beaucoup de références dans le genre, il me semble que l'anime - qui tourne autour des phénomènes d'アイドル (idole) et de troubles d'identité - est là encore très réussi. Enfin, sur les conseils d'une charmante jeune fille, qui se reconnaîtra peut-être, j'ai acheté Paprika, dans un coffret comprenant le film et plein de bonus intéressants.


Synopsis


Il est impossible de résumer Paprika, car le film est beaucoup trop farfelu pour cela. Je vais néanmoins essayer de vous donner une idée du thème.
Un équipe de chercheurs, menée par un génie obèse, met au point un appareil capable d'enregistrer les rêves de patients souffrant de troubles psychologiques, afin de les analyser et d'améliorer les traitements (un fantasme pour tout psychanalyste, sans doute). L'appareil permet aussi à la charmante Paprika d'intervenir dans les rêves des patients pour les aider. Néanmoins, un être malfaisant, désireux de mettre fin au projet, profite de failles du système pour pénétrer dans les rêves et la psyché des autres, absorbant et agglomérant tous les rêves dans un rêve mégalomaniaque qui finit par se confondre avec la réalité.

Commentaires


Le film, librement adapté d'après un roman de Tsutsui, joue sans cesse entre rêve et réalité, entre Paprika et son double réel, entre un scénario qui se tient et un pur délire. Je ne sais pas s'il faut chercher à y voir une allégorie de quoi que ce soit. Tsutsui et Kon semblent avant tout présenter le film comme un divertissement, et c'est sans doute ainsi qu'il faut le voir : un divertissement superbement réalisé sur le thème du rêve, où le scénario n'est qu'un fil rouge permettant à l'onirisme de s'exprimer sans contrainte.
Paprika, c'est donc une explosion de couleurs, magistralement orchestrée (la musique a elle aussi fait l'objet d'un soin particulier), un rythme effréné, une course d'un rêve à l'autre, et, en fin de compte, une œuvre aussi originale que réussie, très rafraîchissante.

Les bonus du DVD sont très intéressants aussi, car ils permettent de se rendre compte de tout le travail réalisé pour donner naissance à l'anime : le doublage (Kon et Tsutsui participent sur deux rôles mineurs), les ajouts numériques, les décors, la musique, sans parler bien sûr de la création du synopsis et des dessins. En réalisant le soin apporté aux moindres détails, on s'aperçoit que l'on rate beaucoup de choses en ne visionnant le film qu'une seule fois. Tant de travail pour des spectateurs aussi distraits... On finit par se dire que rapporté au temps de création, le DVD ne coûte somme toute pas bien cher !

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Satoshi Kon est décidément un réalisateur très intéressant, capable d'explorer des univers assez différents sans décevoir. J'en reparlerai certainement.

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