jeudi 15 mars 2012

Méthodes de japonais : les manuels

Les bons vieux manuels ne sont pas ce qu'il y a de plus excitant pour apprendre une langue. Les dialogues sont souvent artificiels, ils ont tous un air de famille, et en japonais, les formes polies sont souvent sur-représentées par rapport aux formes neutres. Cela manque un peu de vie et d'humour. Pire que tout, certains utilisent du romaji (le meilleur moyen de mettre mille ans avant de bien lire les kanas, comme je l'ai déjà dit ici).

Pourtant, ce n'est pas évident de se passer de manuel au début, car cela permet d'avoir accès à des notions de base qui permettront de comprendre le reste, de commencer avec une langue un peu simplifiée avant d'attaquer de vrais textes, et cela donne un peu de vocabulaire (rarement le bon, ceci dit, et souvent en listes idiotes, genre tous les légumes de la terre, tous les sports du monde... ce qu'un être humain normalement constitué n'a aucune envie de retenir).

Deux manuels me semblent un peu meilleurs que les autres, notamment parce qu'ils n'utilisent pas de romaji et qu'ils offrent un contenu audio, ce qui me paraît indispensable (on ne peut pas se contenter d'imaginer comment on prononce les choses, il faut les entendre et les ré-entendre).

Parlons Japonais de Tomoko Higashi


Les dialogues sont un peu plats, les enregistrements pas trépidants, mais les points de grammaire sont synthétiques et clairs, et les exemples nombreux et simples. Il y a un exercice de lecture à chaque chapitre et des exercices corrigés. De plus, la méthode est très abordable financièrement (les deux volumes coûtent moins qu'un seul volume de Minna no nihongo). Le gros point faible, c'est que les dialogues ne sont pas traduits, ce qui rend l'utilisation un peu ardue pour un débutant sans professeur. Ceci dit, comme il y a de nombreuses notes et un lexique, avec un peu de patience et de persévérance, on peut s'en sortir. Personnellement, je l'ai utilisée après la Pratique du japonais de Kunio Kuwae pour revoir les notions de base ; je n'étais donc plus vraiment débutante.

Minna no nihongo


La méthode est très connue, et si je l'avais eue entre les mains dès le début, c'est sans doute celle-là que j'aurais utilisée. Si l'on possède tous les éléments (cahier principal, traduction et notes grammaticales, CD audio), on peut parfaitement l'utiliser de manière autonome. Si on ajoute les exercices d'écoute, c'est vraiment excellent (pour ceux qui préparent le JLPT, mais pour les autres aussi). Le problème, c'est qu'il faut pour cela manger des pâtes au beurre pendant trois mois, puisque c'est hors de prix. Ou avoir accès à une bonne bibliothèque. Ou pour les moins scrupuleux, faire une bonne recherche sur internet... Cet obstacle financier mis à part, c'est vraiment une bonne méthode : la grammaire est claire et sérieuse, le vocabulaire correct (pas trop de listes idiotes), les dialogues plus variés que la moyenne, les exercices sont plutôt bons, le contenu audio riche. Voilà deux méthodes qui peuvent permettre d'atteindre un niveau où l'on peut se passer de manuels pour commencer à lire de vrais livres, écouter de vrais dialogues.

D'ailleurs, il est préférable de ne pas attendre de les avoir terminées pour commencer à lire (Japanese graded readers) et écouter autre chose, quitte à ne pas tout comprendre. La prochaine fois, je ferai la revue des méthodes centrées sur l'écoute et les podcasts.

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